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28 mai 2005

Un blessé parmi d'autres...

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De l'Artois, Frédéric S., de la 7e Cie, ne connaîtra que la première journée. En effet, ce même 27 mai qui fut fatal aux frères Dantan mais également aux soldats et sous-officiers Brunet, Fischer (dit Créau), Harest, Lentrop, Prévost et Velter, Frédéric S. fut blessé. Il relate lui-même cette journée dans ses souvenirs :

"Dans la tranchée de départ, l’artillerie ennemie ne cesse de nous harceler. Face au cimetière de Neuville-Saint-Vaast, que nous devons – d’un instant à l’autre – dès que l’ordre sera donné, atteindre coûte que coûte. Mais avant que cet ordre n’arrive, je me trouve blessé assez grièvement par les éclats multiples d’un 105 allemand. Je ne peux plus faire un mouvement, ayant la jambe droite fracturée. Grâce aux bons soins d’un camarade et poilu de mon escouade, je me trouve mis provisoirement dans un trou de la tranchée, et avec deux fourreaux de baïonnette, il me redresse ma jambe et fait un pansement sommaire. Je restais près de 48 heures dans cette position, la figure pleine de sang – vu les multiples petits éclats reçus, la main gauche atrophiée.

J’ai connaissance, avant l’ordre d’attaque, avoir vu le capitaine SIMON et le lieutenant DEJEAN, venus me dire au revoir. J’ai également bien connaissance d’avoir entendu le capitaine SIMON dire à DEJEAN : « Pauvre vieux, il est foutu ». Bref, dans la nuit et pendant l’accalmie du bombardement, deux brancardiers vinrent me chercher. Il fallut emprunter la plaine, car il n’y avait plus de traces de tranchées, ni de boyaux. A chaque fusée éclairante, ils me déposaient à terre, et se couchaient pour ne pas recevoir une balle de mitrailleuse. Puis, après pas mal de péripéties, nous arrivons au poste de secours du régiment, qui se trouvait à La Targette. Puis, après pansement, l’on m’évacua par cacolet à Mareuil, à l’ambulance de la 5ème D.I. De là, le lendemain, je fus évacué sur l’hospice d’Aubigny-en-Artois, où je restai quinze jours, n’étant pas transportable."

Il rejoindra le 74e R.I., après sa guérison, peu avant l'attaque du fort de Douaumont, en mai 1916. Il n'aura la joie de retrouver que bien peu de ses camarades de mai 1915... Frédéric S. est le soldat qui apparaît tout à droite, sur le bandeau du blog, en haut de cette page.

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Commentaires
F
on ne voit rien de la colonne de gauche
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