Offensive du 25 septembre 1915 - 2
Il ne m'est pas possible, dans le cadre de ce blog, de relater par le détail les opérations auxquelles fut mêlé le 74e R.I. au cours de cette attaque. De plus, je n'en ai pas le temps actuellement...
Je procèderai donc, dans les prochains messages, par petites touches, afin de laisser au moins une impression de ce que furent ces journées durant lesquelles beaucoup d'hommes tombèrent pour de bien modestes résultats...
Car se fut une vraie pagaïe sur le champ de bataille... Préparation d'artillerie inefficace sur la première ligne allemande, vagues d'assauts empêtrées devant des barbelés intacts (tranchée Brune, par exemple) et prises sous le feu des mitrailleuses ennemies - lorsque ce ne sont pas des balles françaises -, difficulté de progresser accentuée par la boue... Le 74e se casse le nez sur les 129e et 36e R.I. qui sont fixés et ne peuvent plus progresser... Très vite, les unités se mélangent, les officiers tombent, se font rares ; les ordres passent mal... Des hommes lâchent pied, refluent... D'autres essaient de reprendre les choses en mains, et sont à l'origine d'actes d'une bravoure incroyable... mais l'attaque est bel et bien désorganisée... L'artillerie ne peut plus l'appuyer tant les français et les allemands sont proches... Beaucoup d'énervement chez les hommes et chez les officiers... La trouille aussi... la nuit tombe vite... Les rapports montrent, de plus, que le service de santé fut défaillant... Impossible d'ailleurs de récupérer bon nombre de blessés restés entre les lignes... et qui meurent sous les yeux de leur camarades, totalement impuissants...