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10 mai 2005

L'attaque du 10 mai 1915 (1ère partie)

Depuis quelques jours, en ce début mai 1915, le 74e R.I. qui a été relevé, se trouve au repos dans ses cantonnements :

-          Ventelay : E.-M., C.H.R., C.M., 1er bataillon

-          Romain : 2e bataillon

-          Guyancourt : trois compagnies du 3e bataillon

-          Bourgogne : une compagnie du 3e bataillon

Exercices, marches, théories et revues se succèdent… Un repos donc tout relatif, mais au moins, plus de torpilles à redouter !

Puis, vient le 9 mai. Extraits du J.M.O. :

9 MAI 1915

Dans la matinée, le régiment se prépare à aller relever le 39e R.I. dans le secteur Miette – Choléra. Un ordre du général commandant la 5e D.I. décommande la relève et prescrit le maintien du 74e R.I. dans ses cantonnements.

A 17 h. 30, un ordre du général commandant la 5e D.I. prescrit au lieutenant-colonel commandant le 74e R.I. de relever, dans la soirée du 10 mai, le 129e R.I. dans le secteur du Bois des Buttes.

10 MAI 1915

Dans la matinée, le lieutenant-colonel procède à la reconnaissance du secteur du Bois des Buttes que le régiment doit occuper le soir.

L’ennemi ayant prononcé une violente attaque sur divers points du secteur de l’Est, le général commandant la 5e D.I. annule, vers 13 heures, l’ordre de relève et prescrit que les bataillons du 74e R.I. soient mis immédiatement en cantonnement d’alerte.

En exécution d’un ordre du général commandant la 5e D.I., le 1er bataillon a quitté Ventelay et s’est rendu à Roucy où il est arrivé vers 20 heures.

A 21 heures, le chef du bataillon a reçu l’ordre du général de division de porter deux compagnies au bois Clauzade à la disposition du général de brigade.

A 22 h. 45, le général commandant la 5e D.I. a donné l’ordre de porter à Roucy les deux sections de mitrailleuses disponibles du régiment. Ces deux sections sont arrivées le 11 à 0 h. 15 à Roucy. L’une d’elle s’est portée immédiatement au bois Clauzade, à la disposition du général de brigade ; l’autre est restée à Roucy à la disposition du commandant du 1er bataillon.


Voici maintenant les premières lignes d’un rapport du commandant Chambouillat, commandant le 1er bataillon du 74e R.I., rédigé le 11 au soir (S.H.D. cote 25 N 52) :

Le 1er bataillon, parti de Ventelay pour se rendre à Roucy d’après les ordres donnés, est arrivé dans ce village vers 20 heures [le 10 mai].

Vers 21 heures, le chef de bataillon reçut du général Mangin l’ordre de mettre à la disposition du général Tassin deux compagnies (1ère et 2e Cies) sous le commandement du capitaine Libéros.

Les deux compagnies partirent de Roucy à 22 heures pour le bois de Clausade, poste de commandement du général Tassin. Un guide devait être envoyé par le général Tassin à la sortie nord de Pontavert pour guider ces deux compagnies. Le chef de bataillon devait rester à Roucy avec les deux autres compagnies.


Depuis Roucy, où se situe le Q.G. de la 5e D.I., Henri Miguet, sécrétaire à l’E.-M. du général Mangin, note :

10 MAI 1915

Chaleur orageuse. Le vent apporte jusqu'ici la puanteur atroce des cadavres qui pourrissent dans les fils de fer depuis le mois d'octobre. Ca nous reporte aux journées de la Marne, quand nous devions chercher un abri, parfois assez longtemps, pour pouvoir manger un morceau sans être incommodés par la pestilence, l'odeur de charogne qui nous poursuivait partout.

CIVILISATION !

Il me reste encore un peu d'eau de Cologne. Mais que penser des malheureux qui sont en première ligne, à vingt mètres des corps décomposés, en plein charnier ? Il paraît que c'est blanc de muguet dans la vallée. L'engrais n'est pas cher cette année.

Des oiseaux s'éveillent dans les buissons, autour de moi, et ramagent comme si de rien n'était. Et là-bas, dans cet enfer, des hommes se battent corps à corps depuis quinze heures !

Cette nuit, les Boches se sont servis d'eustaches, dans les boyaux. Inutile d'ajouter qu'on n'a pas fait de prisonniers. La guerre des Carthaginois contre leurs mercenaires ayant déjà été appelée guerre inexpiable, je me demande quel nom on pourra donner à celle-ci.

Henri Dutheil, « De Sauret la Honte à Mangin le Boucher », Nouvelle Librairie Nationale, 1923, p. 214-215.



Parmi ces hommes qui se battent, il y a ceux des 1ère et 2e Cies du 74e R.I. 

A suivre…

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