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11 mai 2005

L'attaque du 10 mai 1915 (2e partie)

Suite du rapport du chef de bataillon Chambouillat (cote S.H.D. : 25 N 52)

[…] Ce matin, vers 7 heures, le capitaine Lucien, de l’E.-M. de la 5e Division, m’informa qu’une des compagnies envoyées hier soir avait subi des pertes assez sérieuses, sans pouvoir me préciser le numéro de la compagnie.

J’ai su depuis, par le fourrier de la 1ère Cie venu à Roucy, que celle-ci avait eu, dans une attaque faite ce matin vers 4 heures, deux sections fortement éprouvées.

Il m’est impossible de donner d’autres précisions. Le fourrier de la 1ère Cie, qui retourne vers son capitaine, lui porte l’ordre d’établir un compte-rendu sur les évènements passés cette nuit et ce matin, compte-rendu qui sera envoyé au lieutenant-colonel commandant le régiment dès que je l’aurai reçu.

Ce 11 mai 1915, 12 heures.


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.

1ère partie du rapport du capitaine Libéros (1ère Cie) qui avait le commandement des deux compagnies envoyées en première ligne le 10 au soir (cote S.H.D. : 25 N 52) :

Le 10 mai 1915, la capitaine Libéros reçut l’ordre, à 21 heures, à Roucy, de prendre le commandement des 1ère et 2e Cies du 74e R.I. et de partir à 22 heures pour se mettre à la disposition du général Tassin au bois Clauzade.

A son arrivée en ce point, le capitaine reçut du général les renseignements suivants : les allemands s’étaient emparés, dans la journée, des tranchées nord-est du bois de la Mine et avaient progressé dans ce bois vers l’ouest. Des contre-attaques, tentées par les 129e et 36e R.I., avaient réussi à arrêter les progrès des allemands dans le bois et à s’emparer de la corne nord (entonnoir de la mine).

Il fallait absolument continuer à enrayer leurs attaques et pour cela s’efforcer de regagner le bois perdu. Une contre-attaque générale sur la partie occupée par les allemands devait avoir lieu. Devaient y prendre part des unités du 36e R.I. à gauche et au centre, partant de l’entonnoir et du bois, cinq sections du 36e R.I. débordant le bois au sud et deux compagnies du 74e R.I. se liant à cette dernière attaque et débordant par le sud et l’est. Le commandant Craplet, du 36e R.I. prenait le commandement général de la contre-attaque.

Le capitaine Libéros, n’étant jamais venu dans le secteur, il lui fut donné, à la brigade, les instructions suivantes : il devait prononcer son attaque :

-           partie du boyau de la Carrière, vers la corne sud-est du bois de la Mine ;

-          partie de la tranchée de gauche du Mont-Doyen en s’étendant vers l’est et en pivotant autour de la corne sud-est du bois de la Mine de façon à attaquer les tranchées récemment conquises par les allemands de l’est à l’ouest.*

D’après les renseignements qui lui furent donnés au Mont-Doyen par des officiers du 35e R.I.T, notamment par le lieutenant Caufin, de la 5e Cie, le capitaine Libéros adoptait le dispositif suivant :

-          La 2e Cie (capitaine Oster), partant des boyaux du Mont-Doyen à la Carrière, devait attaquer l’angle sud-est du bois en liaison avec les sections de droite du 36e R.I.

-          La 1ère Cie, débouchant de la tranchée de gauche du Mont-Doyen avec deux sections, devait s’efforcer d’atteindre la lisière est du dit bois (deux sections restaient disponibles)

La consigne générale était : atteindre la lisière du bois de la Mine, s’y cramponner avec les premières troupes arrivées, les renforts devant ensuite s’efforcer de progresser à l’intérieur.

Le signal d’attaque était donné par deux fusées blanches lancées de la tranchée de gauche du Mont-Doyen, après le commencement de la préparation d’artillerie qui m’avait été annoncée par le commandant de l’attaque.

Préparation de l’attaque

J’avais déjà réuni le capitaine Oster et mes chefs de section près du poste de commandement du général de brigade pour leur donner les premières instructions.

En ce point, j’avais fait laisser les sacs ; les hommes ne conservant que les vivres dans la musette, l’outil au ceinturon, la couverture roulée autour du corps et leur arme. Lorsque je fus arrivé à pied d’œuvre et que, connaissant les renseignements donnés par le 35e R.I.T. j’eus arrêté mes dispositions, je convoquai à nouveau le capitaine Oster et mes sous-officiers et je leur fis part de tous mes renseignements et intentions.

Les sections du capitaine Oster furent placées et orientées vers leurs objectifs par le lieutenant Caufin. Mes 1ère et 2e sections serrèrent sur la tranchée de gauche du Mont-Doyen. Les pionniers de la compagnie auxiliaire du génie, séparés en deux groupes, l’un de bombardiers, l’autre de travailleurs, furent répartis sur le front de la 2e Cie.

Il était alors 2 heures du matin.

Le capitaine Oster m’ayant demandé 20 minutes pour prendre ses dispositions, je rendis compte au commandant que je serai prêt à 2 h. 20. Le tir d’artillerie me fut annoncé pour cette heure ; il devait durer de 2 h. 20 à 2 h. 30. Un retard d’un quart d’heure se produisit dans le déclenchement de ce tir d’artillerie ; j’en fus prévenu et prévins également le capitaine Oster, en lui rappelant le signal de l’attaque : deux fusées blanches. Rapport à suivre…



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1ère partie du rapport du capitaine Oster, commandant la 2e Cie du 74e R.I. (cote S.H.D. : 25 N 52)

Le 10 mai, la compagnie quittait le cantonnement de Roucy à 22 heures, se dirigeant sur le bois Blausade. Arrivé à ce point, le capitaine Libéros recevait, pour les deux compagnies, l’ordre suivant :

« Attaquer la lisère sud-est du bois de la Mine ; se tenir en liaison avec le bataillon du 36e R.I. attaquant également et avec les compagnies du 39e R.I. au Mont-Doyen ».

Le capitaine Libéros donnait alors l’ordre suivant pour la compagnie : prendre position dans le boyau Desaix conduisant des barrières au Mont-Doyen, attaquer la partie gauche de la lisière sud-est du bois de la Mine sur une largeur de 150 mètres et à hauteur du saillant sud-est. L’attaque devait se faire après une préparation d’artillerie et à un signal donné qui était le lancement simultané de deux fusées blanches. En conséquence, le capitaine donnait les ordres suivants : les 1ère et 2e sections devaient attaquer dans la direction du groupe d’arbres – direction donnée par un réseau de fil de fer, partant du boyau Desaix vers le bois de la Mine. La 3e section, et la 4e ensuite, devaient renforcer ces deux sections.

Les ordres étant donnés, la compagnie n’attendait plus que le signal convenu. Rapport à suivre…

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