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© BLEU HORIZON - 74e R.I. ©

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9 novembre 2023

Le Gardien de la Flamme

 

Amicale Parisienne - Carte de la Flamme - A

 

1er novembre 1954, René Dugard quitte son domicile du 201 de la rue Lafayette, dans le 10e arrondissement de Paris, pour aller travailler. Travailler… ? Il a 60 ans tout de même… l’âge de la retraite pour beaucoup à cette époque… Direction place de l’Etoile… C’est un grand jour ; c’est son premier jour dans cet emploi… cette fonction plutôt, fonction honorifique même. Pour l’ancien poilu qu’il est, cette journée comptera. Le voici en haut des Champs-Élysées. La journée s’annonce douce pour un mois de novembre naissant. Il traverse la place ; le voici sous l’Arc de Triomphe. Devant lui, le tombeau du Soldat Inconnu. Il y est. Ce 1er novembre 1954, il devient le nouveau Gardien de la Flamme du Souvenir. Avant lui et depuis 1923, c’est, pour l’essentiel, Marcel Gaudin qui officia ; désormais, c’est à René Dugard d’assumer cette responsabilité. En ce lieu, tous les jours, jusqu’en 1971, le crépuscule le verra diriger, sous la voûte monumentale, le cérémonial du ravivage de la Flamme.

 

Dugard - René - 01    Dugard René - 02

 

C’est dire si des anciens combattants de la Grande Guerre il en vit passer… Et parmi ceux-ci, une fois l’an, parfois deux, c’est une délégation de l’Amicale des Anciens du 74e R.I. qu’il accueillait. Et alors, ces soirs-là, c’était un peu particulier car, durant la guerre, il porta au col de sa capote les chiffres du 74e R.I. Pas longtemps, certes, le temps de son affectation pour quelques mois au 9e bataillon du 74e R.I. (à la 36e Cie, d’avril à octobre 1915), mais suffisamment longtemps pour demander, en avril 1961, son adhésion à l’Amicale parisienne des Anciens du régiment. Il était un du Sept-Quatre ! La guerre, à proprement ou salement parler, il la fit au 412e R.I. jusqu’au 10 juin 1918 et cette méchante blessure qui nécessitera l’amputation de son bras droit… 

 

IMGP9617

Bull. de l'Amicale parisienne des Anciens du 74e R.I., 1961

 

Si personne ne peut affirmer que le Soldat Inconnu était du 74e R.I., on peut au moins assurer qu’il fut veillé un temps par un ancien du Sept-Quatre ! 

Pour mémoire, René Dugard est né le 24 juin 1894 à Beaumesnil (Eure). Charretier au moment de son appel sous les drapeaux, il s’est marié à Saint-Aubin-le-Guichard le 24 mai 1919 avec Blanche Fleury. Décédé à Bernay le 16 novembre 1980 dans sa 87e année, il repose à Broglie (Eure).

  

1974

Bull. de l'Amicale parisienne des Anciens du 74e R.I., 1971

Sources

  • Bulletin de l’Amicale du 74e R.I.
  • Feuillet matricule et état-civil, AD 27.
  • Collection personnelle.

 

Ravivage de la Flamme - Avant 1939 - Portedrapeau Buisson

Ravivage de la Flamme par l'Amicale du 74e R.I., avant 1939

 

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22 octobre 2023

Une jeune famille pulvérisée par la guerre...

 

Capture d’écran 2023-10-22 à 16

 

Je voudrais avant tout remercier Jean-Claude Planson, arrière-petit-fils de Jules, qui, il y a déjà de nombreuses années, m'avait confié les éléments de cette terrible tragédie familiale. Très tardivement, voici cette histoire. 

Le 22 mai 1915, le 74e quitte les tranchées de Berry-au-Bac et, plus généralement, un secteur relativement calme qu’il occupait depuis la stabilisation du front en septembre 1914. Après une journée de train, le régiment débarque à Doullens, dans le Pas-de-Calais, et va cantonner à Le Souich en attendant d’être appelé à prendre sa place dans les violents combats engagés en Artois depuis le début du mois de mai. Le 25, l’ordre tombe : le régiment va être embarqué en camions et dirigé vers la ligne de front. Le soldat Joseph Lefay, dans ses notes, se souvient que cet embarquement fut marqué d’une scène particulièrement émouvante : 

« […] Quand les deux jours furent écoulés, un convoi d’autos-camions vient nous embarquer. Nous montons en camion vers midi. Le camion avant le nôtre que nous devions monter, nous eûmes la surprise de voir le sergent conducteur se rencontrer par coïncidence avec son fils, qui était jeune caporal au 74e R.I., qui était parmi nous et qui attendait comme nous pour monter. Donc, le fils monta avec son père ; ils ne s’avaient pas vus depuis la guerre. Quelques larmes coulaient dans les yeux du père qui conduisait son fils en tranchées. »

Le hasard veut que je dispose, grâce à un de ses descendants, de la correspondance de Jules Pariselle, le caporal qui a rencontré son père : il relate dans une lettre destinée à son épouse, Emilie, ce moment étonnant : 

« […] Moi voilà trois jours que je ne t’ai pas écris, car je n’en ai pas eu le temps. Mais surement qu’a l’heure ou je t’écris ces mots tu dois avoir eu de mes nouvelles car j’ai eu le plaisir de rencontrer mon père car nous avons voyagé en auto. Tu parles d’une joie qu’il était de me rencontrer. Au départ on ne leur avait pas dis quel régiment ils transportaient. Aussitôt que mon père a vu que c’était le 74e, il ne perdait pas tout le monde de vue. C’est moi qui l’ai aperçu le premier. Aussitôt vu son numéro de section j’ai demandé s’il était là. Il a fait vite de descendre de voiture et de me sauter au cou. Tous les chauffeurs de sa section sont venu me serrer la main, ainsi que son lieutenant qui a l’air d’un bon type. Je ne lui ai pas caché que je t’avais envoyé le mandat de 10 francs. Il m’en a redonné 10 autres et il m’a dis qu’il allait vous envoyer de l’argent. Sa paye ne sera pas mauvaise, 280 francs par mois plus une prime de 400 francs qu’il touchera a sa nomination. Je crois qu’il va demander pour que je revienne avec lui. On manque de personnel dans les transports automobiles. Si j’avais cette chance là, mais je n’espère plus après toutes les demandes faites. »

On imagine aisément l’intensité des émotions que ces retrouvailles fortuites ont provoquées. Il fallait vraiment un drôle de hasard pour mettre ainsi en face le père et le fils… Et quels sentiments étranges ont dû assaillir le père conduisant le fils vers le champ de bataille pour le déposer au bord de la fournaise… C’est ce qui fut fait… Joseph Lefay, camarade de la 11e Cie, continue de noter :   

« […] Nous fûmes, pour commencer, en troisième ligne. Le lendemain nous allons aux distributions sur la route. Vers 11 heures du soir nous allons toucher le pain, le vin et l’eau-de-vie. Il y avait là une masse de troupe, la 11e Cie qui était rassemblée sur cette route pour aller prendre les premières lignes. Mais malheureusement, voilà six obus qui viennent tomber sur la 11e Cie. Voyant un pareil spectacle, je me mets dans une tranchée. Quand le bombardement fut fini, de grands malheurs étaient arrivés – surtout à la 11e Cie. L’on faisait que d’entendre des plaintes. Le malheureux caporal qui venait de voir son père un jour avant fut tué, les deux jambes coupées. D’autres n’avaient plus qu’une jambe, d’autres blessés. En dix minutes l’on a compté vingt-cinq blessés et sept morts. »

 

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Photos prises le 25 mai 1915, lors de l'enlèvement du 74e R.I. 

 

Jules Pariselle était à la 12e Cie qui devait, ce soir-là, monter en première ligne et relever une compagnie du 228e R.I. Il n’aura pas eu le temps de prendre sa place dans la tranchée et comptera, avec ses camarades d’infortune, parmi les premiers tués de l’Artois du 74eR.I. Deux lignes dans la J.M.O. : « Au cours de cette relève, la 12e Cie a essuyé une rafale d’artillerie ennemie qui lui occasionne des pertes importantes. » Avant de gagner les premières lignes, Jules eut le temps de remettre au vaguemestre la lettre dans laquelle il relatait sa rencontre, trois jours plus tôt, avec son père… Ce fut sa dernière lettre.

 

Pariselle - Jean

 

Jules et de son père se sont vus une dernière fois aux portes de l’enfer de Neuville-Saint-Vaast. Pour le premier fut sans doute une ultime joie. Mais quels furent les sentiments du père lorsqu’il apprit la mort de Jules et qu’il réalisa qu’elle survint quelques heures après qu’il avait déposé son fils au pied du Calvaire… Victimes du devoir, tous les deux… l’un ayant donné sa vie, l’autre ayant offert son fils…

La mort de Jules ne fut, hélas, que le début d’un cauchemar absolu pour sa famille. Jules avait épousé Émilie avant guerre et de cette union naissait, le 20 septembre 1913, leur premier enfant, Henri. A cette date, le couple résidait à Levallois-Perret ; lui avait 25 ans, était chaudronnier-tôlier ; elle en avait 20 et était blanchisseuse. Moins d’un an plus tard, le 2 août 1914, la guerre éclate, et Jules part combattre dans les rangs du 74e R.I. Passent quelques mois et c’est dans les tranchées de la Marne que Jules se réjouit de la naissance de Raymonde, leur second enfant, née le 26 février 1915, au 218 de la rue Daumesnil, Paris 12e, où est alors logée Émilie ; c’est un télégramme qui lui apprend la bonne nouvelle : 

« Je m’empresse de t’écrire ces quelques lignes pour te dire que j’ai reçu le pneumatique d’Adolphe hier soir. Quand j’ai vu de qui ça venait, je n’ai eu aucun doute sur la nouvelle. J’espère que tout c’est bien passé et que vous êtes en bonne santé́, toi et notre petite Raymonde. Tu vois je ne cherche pas longtemps son nom car je sais que c’est celui que vous lui avez donné. » (Lettre du 1er mars 1915)

Quelques jours après, dans sa lettre du 6 mars :

« […] J’ai été étonné de recevoir le pneu d’Adolphe. Justement j’étais de service dans la tranchée quand on me l’a donné. Je me demandait déjà̀ ce qu’il pouvait être arrivé a l’un ou à l’autre. J’ai couru vivement la décacheté́ dans un gourbi car nous ne pouvons pas faire de lumière et il était 8 heures du soir quand je l’ai eu. Je n’allait pas assez vite a l’ouvrir. J’était content de savoir, mais pas complètement rassuré. On dit parfois que ça va bien, et ça ne va pas du tout. Maintenant que tu m’a écris, j’ai confiance. Je me doutais bien que tu allait appeler la petite Raymonde, c’est ce nom que nous avions toujours dis que nous lui donnerions si c’était une fille. Nous avons encore bien travaillé cette fois-ci, nos vœux se réalise, c’est épatant. »

Un peu plus loin : 

« […] Maintenant que je sais que j’ai une fille comment que le temps va me sembler plus long aussi de ne pas la connaître. Déjà̀ pour notre Riri je n’ai pas eu le plaisir d’assister a ses premiers pas. C’est dur tout de même cette séparation et combien de temps cela va encore durer. » 

Nous savons qu’il ne connaîtra jamais sa fille, ni ne reverra sa femme et son fils Henri… Trois mois plus tard, le 28 mai 1915, Jules est tué sur ce front d’Artois où son propre père l’a déposé...

Une semaine plus tard… le 4 juin 1915… Émilie avait-elle déjà été prévenue de la mort de son époux ? Ce n’est pas certain… L’a-t-elle apprise ce jour-même ? Ce même 4 juin, où leur fille, Raymonde, mourrait à l’âge de trois mois ! Émilie a-t-elle perdu sa fille le jour même où elle apprenait la mort de son mari ? Je ne sais rien des causes du décès de cette enfant… La guerre n’y est peut-être pour rien… Mais… sans la guerre… ? On ne peut s’empêcher de se poser la question… Sans la guerre… ? tout se serait peut-être passé autrement… 

Et lorsque l’on découvre qu’Émilie, moins d’un an plus tard, le 2 avril 1916, à quelques jours d’atteindre ses 22 ans, à son tour, décède… On ne peut s’empêcher de se poser à nouveau la question… Sans la guerre… ? tout se serait peut-être passé autrement… 

Henri sera le seul rescapé de cette tragédie familiale… Le 11 novembre 1918, il a 5 ans… la guerre lui aura pris sa mère, son père, sa sœur… Que lui offrira la Paix … ?

 

Capture d’écran 2023-10-22 à 16

Henri

 

Sources

  • Journal des Marches et Opérations du 74e R.I.
  • Correspondance de Jules Pariselle, 12e Cie
  • Cahier de souvenirs de Joseph Lefay, 11e Cie
  • Photographies de Gabriel Le Ber, sous-lieutenant à la 10e Cie.

 

 

2 janvier 2023

Voeux 2023

Voeux2023

17 janvier 2022

Charles Mazelin - Front de Somme. IV

Suite et fin de la présentation des eaux-fortes que Charles Mazelin, soldat au 74e R.I., a consacrées aux secteurs de Maucourt et de Lihons, dans la Somme, durant l'hiver 1915-1916. Je porposerai ultérieurement un pdf de l'ensemble de mes posts consacrés à ce sujet.

>>> Cliquez sur les images ou téléchargez-les pour obtenir une meilleure lisibilité.

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13 janvier 2022

Charles Mazelin - Front de Somme. III

Suite de la présentation des eaux-fortes que Charles Mazelin, soldat au 74e R.I., a consacrées aux secteurs de Maucourt et de Lihons, dans la Somme, durant l'hiver 1915-1916.

>>> Cliquez sur les images ou téléchargez-les pour obtenir une meilleure lisibilité.

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Mazelin 4

 

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11 janvier 2022

Charles Mazelin - Front de Somme. II

Suite de la présentation des eaux-fortes que Charles Mazelin, soldat au 74e R.I., a consacrées aux secteurs de Maucourt et de Lihons, dans la Somme, durant l'hiver 1915-1916.

>>> Cliquez sur les images ou téléchargez-les pour obtenir une meilleure lisibilité.

 

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10 janvier 2022

Charles Mazelin - Front de Somme. I

Par le passé, j'ai déjà évoqué sur ce blog Charles Mazelin et quelques-unes de ses belles eaux-fortes.

Je vais, à compter d'aujourd'hui, présenter ici l'ensemble de ces gravures en les replaçant, l'une après l'autre, dans le contexte qui les a inspirées. Je ferai cela en plusieurs messages qui s'échelonneront sur quelques jours et que je ferai précéder d'une courte présentation de Charles Mazelin.

J'espère que, comme moi, vous apprécierez la finesse et la justesse de ces oeuvres qui, au-delà de leur valeur artistique, offrent un témoignage unique sur ce secteur de la Somme tenu par le 74e R.I. durant l'hiver 1915-1916.

>>> Cliquez sur les images ou téléchargez-les pour obtenir une meilleure lisibilité.

 

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20 décembre 2021

Paul Verlet, poète-soldat mort pour la France

 

Dagnan-Bouveret 2    Verlet Paul - Couverture livre - 02 (R-G Gautier)

 

Le 15 décembre 2021, un oubli fut réparé. Étonnamment, Paul Verlet, qui combattit dans les rangs du 74e R.I., y fut gravement blessé avant de l'être à nouveau comme camoufleur, ne disposait pas de fiche à son nom dans la base « Mémoire des Hommes » recensant l’ensemble des Morts pour la France de la Grande Guerre, alors même que tous les témoignages convergent pour imputer sa mort à ses blessures de guerre et que la mention « Mort pour la France » figure bien en marge de son acte de décès établi à Saint-Pierre-du-Vauvray ; elle est d’ailleurs rappelée sur sa tombe.

Ayant alerté l’O.N.A.C. à ce sujet, l’omission fut aussitôt réparée et une fiche au nom de Paul Verlet fut créée et ajoutée à la base ce 15 décembre 2021 :

https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/ark:/40699/m0061b9bda904a87 

 

Je veux profiter de cette occasion pour partager ici la biographie que j'ai consacrée à ce poète, auteur des vers qui composent le livre De la Boue sous le Ciel qu'il fit paraître chez Plon en 1919. Ces vers relatent, avec gravité parfois, légèreté d'autres fois, mais toujours avec sincérité et talent, ce que furent ses années de guerre. Le texte est assez long et je n'ai pas le temps de l'intégrer directement dans les colonnes de ce blog ; aussi, je vous propose de le télécharger au format .pdf en suivant le lien ci-dessous (le texte fait 23 pages et pèse environ 4 Mo). 

Bonne lecture !

Biographie de Paul Verlet 

(Normalement, ça fonctionne...)

Je remercie Valérie, Arnaud et Denis pour leur relecture attentive et pour leurs conseils.

 

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21 mai 2021

Deux petits dessins...

Joseph Lefay et Robert Marie ont tous les deux fait la guerre au 74e R.I., dans les rangs des 11e et 12e Cies du régiment. Chacun a laissé un cahier de souvenirs, rédigé avec soin, d'après des notes prises dans les tranchées. Dans le secteur de Thil, où ils ont séjourné plusieurs mois en 1914-1915, leurs regards se sont posés sur les mêmes paysages, les mêmes boqueteaux, les mêmes gourbis... Chacun à sa manière a consigné ce qu'il voyait d'une écriture appliquée.

Parfois, ils ont aussi orné les marges de leur cahier de petits dessins. Rarement pour l'un, plus régulièrement pour l'autre, avec une application un peu scolaire pour le premier et une aisance naturelle plus perceptible pour le second, tous les deux ont fait ces petits dessins avec le même soin et la même envie de noter pour ne pas oublier.

J'ai été assez touché lorsque j'ai réalisé qu'ils avaient tous les deux dessiné le même abri... Un abri dont Joseph Lefay avait lui-même fait la couverture en paille... Joseph et Robert se connaissaient-ils ? Ont-ils fait ces dessins le même jour ? Le jour où le gourbi a été terminé, flambant neuf ? Se sont-ils assis tous les deux sur le même remblai, face au gourbi, côte à côte, comme le font beaucoup de jeunes étudiants en dessin lorsqu'ils sont en séance de croquis extérieur... ? Je ne sais pas... Mais j'ai envie de les imaginer ainsi... Et aujourd'hui je suis assez ému de pouvoir afficher ici, côte à cote, ces deux petits dessins, un siècle après que les crayons de deux poilus du 74e les ont couchés sur le papier.

 

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20 janvier 2021

Vœux...

Voeux 2021

10 novembre 2020

11 Novembre 2020...

 

 

20201220_171119

Entre deux confinements, Jérôme, petit-fils de Julien Giolat, soldat à la 4e Cie du 74e, blessé le 23 mai 1916 à Verdun, prisonnier à Darmstadt), a souhaité honorer la mémoire de son grand-père et de ses compagnons d'arme en déposant un bouquet au pied du Monument du 74e R.I., près du fort de Douaumont. Sur le ruban tricolore, on peut lire un hommage plus appuyé aux combattants des 1er et 3e bataillons qui furent en pointe du régiment lors des combats des 21-23 mai 1916. Voilà certainement bien longtemps que le monument n'avait été ainsi fleuri et je suis heureux de pouvoir partager ici ce geste discret mais profond qui témoigne que l'oubli n'a pas encore gagné. Merci Jérôme.

Je profite de ce message et de ce 11 Novembre pour dire que, moi non plus, je n'oublie pas ! S'il est vrai que depuis quelques années maintenant ce blog est en "veille prolongée", je continue, en dépit d'occupations professionnelles assz intenses, mes recherches et prépare quelques articles que je publierai ici prochainement.

 

Bon 11 Novembre.

 

2020-10 - Monument du 3e bataillon (Giolat Jérôme) - 3

Annotation 2020-11-10 110649

24 mai 2019

L'art de bien recouvrir ses classeurs...

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Mars 1970, extrait d'une lettre d'un ancien du 74e à un autre ancien du 74e...

"[...] J'ai justement vu Bert hier soir et il m'a dit de l'excuser près de vous : son silence provenait bien du deuil qui l'avait frappé. Je viens de lui téléphoner au sujet de votre lettre du 28 février. Il voudrait savoir quel métrage de drap bleu horizon vous serait nécessaire pour réaliser votre projet. Il rechercherait - ayant conservé une capote dont nous pensions, comme vous, habiller un album de photos ; mais ce projet a été abandonné par nous. Donc, s'il retrouvait cette capote déjà débitée en coupons, elle pourrait vous être utile peut-être..."

La capote a bien été retrouvée...

 

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21 décembre 2018

Voeux !

voeuxpictures3

9 décembre 2018

Une section de mitrailleuses du 74e R.I. ? Oui, et après ?

 

section mitrailleuse 1911

 

Une belle photo, mais muette. 

Heureusement, ma connaissance "intime" du régiment m'a tout de même permis de très vite identifier un de ces hommes. Dès lors, l'étude de quelques détails contribuera assez rapidement à préciser encore un peu les choses. Tout est dans le pdf ci-dessous.

Merci à @Indre1418 et @tenue31 pour leur aide, et bonne lecture !

La_3e_section_de_mitrailleuses

 

15 octobre 2018

C'est notre triste et pâle gloire.

passefond - mariage

 

Je n'ai pas le temps de faire un long message... Mais je tenais absolument à saluer le geste de Renaud B. qui a eu la gentillesse d'aller, ce dimanche, déposer de belles fleurs sur la tombe de Fernand Passefond. Le sous-lieutenant Passefond est tombé dans les Flandres, il y a très exactement 100 ans aujourd'hui, à la tête d'une section de mitrailleuses du 74e R.I. Sur le front depuis le premier jour de la guerre, blessé en 1915, il n'aura pas connu l'arrêt des combats du 11 novembre 1918... Il n'aura pas revu la jeune femme qu'il avait épousé à l'automne 1917, ni sa mère qui attendait, dans la crainte, ses lettres quotidiennes ; il ne retrouvera pas son poste de comptable au Petit Parisien, ni son logis à Sannois...

Nous sommes certainement très peu aujourd'hui à nous partager la mémoire de cet homme qui a tout donné et tout abandonné...

C'est notre triste et pâle gloire.

 

Passefond - 2018 - petit

 

11 mai 2018

Aperçu de la photographie militaire au début du XXe siècle. Sous l'uniforme du 74e R.I.

Un objectif... trois points de vue !

Bonne lecture !

>>>>  Vous trouverez un lien vers un fichier .pdf de ces pages en meilleure résolution

          (et avec quelques coquilles corrigées) à la suite de l'article.

 

Stéphan Agosto du blog du 74e R.I. : http://74eri.canalblog.com/

Denis Delavois du blog du 149e R.I. : http://amphitrite33.canalblog.com/

Arnaud Carobbi du site « Parcours du combattant 14-18 » : http://combattant.14-18.pagesperso-orange.fr/

 

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>>>>    Télécharger l'article au format .pdf   <<<<

4 avril 2018

Une guerre et deux photos...

De Maurice Lochereau, voici deux photos. Six ans les séparent... le temps d'une guerre... 

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31 décembre 2017

Belle année 2018 !

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30 novembre 2017

Variations autour d'un Monument

En 2020, ça fera un siècle qu'il est là. Bien modeste monument perdu dans la forêt de Verdun, à quelques centaines de mètres du fort de Douaumont. Il marque le point extrême atteint par les éléments avancés du 3e bataillon du 74e R.I. lors de la tentative de reprise du fort en mai 1916. Je reviendrai un jour plus longuement sur son histoire. Aujourd'hui, par ce montage, j'ai simplement voulu capter l'évolution de cette pierre au fil du siècle écoulé : consolidations, surélévations et rafistolages plus ou moins heureux se sont succédés pour que témoigne toujours ce petit geste commémoratif aux passages - rares maintenant - des curieux et pélerins. 

Ce qui frappe également, au-delà du monument, c'est la reprise progressive de la végétation, et l'emprise bientôt complète de la forêt. La plaine désolée de 1920 a cédé la place à l'apaisante quiétude d'une clairière ressérée sur le petit monument, presque oublié mais toujours debout.

Pour que l'on se souvienne qu'il marque très exactement le lieu des peurs, des courages, des souffrances et des râles de quelques-uns parmi tant d'autres alentours.

Là, ils étaient du 74e... 

Sûr qu'il s'en trouve encore là-dessous...

 

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4 octobre 2017

Qui, où et quand ?

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